La slow fashion : un mode de consommation éthique

Depuis quelques années, la slow fashion gagne du terrain. Pour cause, les nombreux scandales qui ont mis en lumière les effets néfastes de la fast fashion sur l’homme et l’environnement. Mais quelle est cette mouvance qui appelle à une consommation plus raisonnée ? En quoi s’oppose t-elle la fast fashion ? Pour tout comprendre sur le secteur de la mode, zoom sur les concepts de slow fashion et fast fashion. 

 

Sommaire : 

La fast fashion : un modèle de consommation destructeur 

Définition 

La fast fashion, mouvance omniprésente dans le monde de la mode, se base sur un renouvellement très rapide des vêtements vendus. Les enseignes de prêt-à-porter vont jusqu’à produire une collection toutes les deux semaines. 

L’histoire de la fast fashion 

Jusqu’au XXème siècle, la mode n’était pas un sujet pour la majorité de la population. Réservée aux classes privilégiées, les gardes robes étaient généralement minimalistes. Pour cause, en 1950, les vêtements ne représentent qu’⅓ du budget des ménages, contre 5% en 2020. 

Les prémices de la fast fashion apparaissent dès 1975, avec la création de la marque espagnole Zara. Amancio Ortega Gaona, son fondateur et aujourd’hui un des hommes les plus riches du monde, se lance dans la confection de robes à bas prix. Les coupes sont inspirées de celles des grands couturiers. 

Ce n’est qu’au début des années 1990 que la fast fashion émerge pour de bon. Dans les années 2000, Zara, comme de nombreuses autres enseignes de prêt-à-porter, sont devenues de véritables empires. 

Leur marketing repose sur trois critères : la vente en ligne, des collections à des prix imbattables, une cible jeune. Par ailleurs, l’utilisation des médias sociaux et des influenceurs numériques est devenue leur arme secrète. 

Mais quel est le fonctionnement de cette mode “jetable” ?

Le fonctionnement de la fast fashion

Le mode de fonctionnement de la fast fashion repose sur des caractéristiques précises :  

  • Des coûts de production très bas, au prix d’une conception peu éthique dans des pays en voie de développement. Sur un t-shirt à 29 €, l’ouvrier ne touchera que 0,18€ pour plus de 12h de travail par jour.
  • Un rythme de production effréné pour proposer toujours plus de collections par mois. Pour cela, les marques ont recours au plagiat de célèbres maisons de mode, mais aussi à la maltraitance des ouvriers. Ceux-ci travaillent à un rythme intenable et dans des conditions désastreuses. Nous avons tous en tête la catastrophe du Rana Plaza. 
  • L’utilisation de matière première médiocre. Les vêtements de la fast fashion sont fabriqués avec des matières synthétiques, comme le polyester, l'élasthanne ou du coton non-biologique. Par ailleurs, les finitions, faites à la chaîne, sont fragiles. Qui dit mauvaise qualité, dit faible résistance et renouvellement périodique de la garde robe. 
  • Un investissement marketing puissant pour pousser à la sur-consommation. Les marques investissent beaucoup en publicité pour susciter le désir et le manque.

 

Les conséquences de la fast fashion

Derrière les prix dérisoires de la fast fashion se cachent des conséquences environnementales, sociales et psychologiques dramatiques. 

L’impact psychologique 

Des études prouvent que la fast fashion s’apparente à une addiction. En effet, le fait de faire une affaire produit de la dopamine, “molécule du plaisir”, dans notre cerveau. Ce neurotransmetteur est aussi produit lors de la consommation de tabac, de drogue ou de caféine... 

C’est ainsi que les marques jouent sur la psychologie des consommateurs de différentes manières : 

  • En utilisant les célébrités et influenceurs pour être plus proche des consommateurs. 
  • En faisant des promotions régulières, instaurant ainsi un faux sentiment d’urgence. 
  • En mélangeant articles bon marché et articles plus chers en magasin dans le but de perturber la perception de valeur. 
  • En utilisant des techniques de vente, comme le paiement différé, donnant alors à l’acheteur, l’impression de ne rien dépenser. 
  • En vendant des vêtements de qualité médiocre, conçus pour ne pas durer et être jetés, incitant ici au renouvellement fréquent. 

Ceci illustre à quel point, à travers le biais psychologique, la fast fashion a instauré un consumérisme compulsif et une véritable dépendance. 

L’impact environnemental 

La fast fashion est l’une des industrie les plus polluantes du monde. Pour cause, la culture massive du coton, l’utilisation de matières non-renouvelables et pétro-sourcées, les procédés de transformation nécessitant une quantité importante de produits chimiques et la production massive de déchets sont un désastre pour la planète

Elle participe largement à l’effondrement de la biodiversité, au dérèglement climatique ainsi qu’à la contamination des eaux et à l'assèchement des sols. 

1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre sont émis chaque année par le secteur du textile : un impact plus important que les vols internationaux et le trafic maritime réunis.

L’impact social 

Derrière un t-shirt à bas prix, il y a les hommes, les femmes, voire les enfants, qui l’ont fabriqué. Ces ouvriers dont les minimas sociaux ne sont pas respectés. En effet, l’absence de contrat, les journées de plus de 12h, les salaires miséreux, et les bâtiments insalubres sont monnaie courante dans les pays en voie de développement. 

De nombreux scandales ont mis en lumière ces pratiques peu éthiques. Par exemple, des clichés mettant en scène des enfants travaillant à la confection de produits Nike ou plus récemment, l’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza au Bangladesh, faisant plus de 1100 morts. Il aura fallu ces événements tragiques pour provoquer une prise de conscience citoyenne, à l’origine de la slow fashion… 

La slow fashion : le futur de la mode 

Définition 

Mouvement opposé à celui de la fast fashion, la slow fashion prêche un mode de production respectueux de l’environnement, des ouvriers et des animaux. Ce concept prône une consommation raisonnée, des produits de qualités et une transparence absolue sur les processus de production.  

La slow fashion : un modèle de consommation plus respectueux 

Des méthodes de production raisonnées

À contrario de la production de masse instaurée par la fast fashion, la slow fashion mise sur une rendement moins intensif. Elle privilégie les petites quantités. On voit d’ailleurs de plus en plus de marques proposer des collections en co-création et en pré-commande. Ces méthodes permettent à la fois de maîtriser leurs coûts et de limiter l’empreinte environnementale

Des conditions et lieux de production éthiques

Le made in France ou le made in Europe sont privilégiés par les marques slow fashion. Cela permet de réduire l’empreinte carbone et d’assurer des conditions de travail décentes. Les ouvriers sont payés à un juste salaire et ont un cadre de travail respectant les minimas sociaux. Cependant, une marque slow fashion peut produire en Inde si elle pratique le commerce équitable et valorise un savoir-faire spécifique.

Le choix de matières nobles 

La slow fashion utilise des matières nobles et peu polluantes, comme le coton bio, le lin, le chanvre, le Tencel, le Micromodal ou encore des matières recyclées. Celles-ci nécessitent moins d’eau et aucun traitement chimique, souvent considéré comme perturbateurs endocriniens. Elles sont par ailleurs plus résistantes et donc durables. 

La labellisation pour plus de transparence 

Des labels ont émergé, attestant le respect des processus de transformation et de teintes pour l’environnement. Parmi eux, il y a le label Oeko tex qui garantit l’absence de substances polluantes et nocives pour l’homme. Ces labels permettent à la slow fashion d’instaurer plus de transparence dans le monde de la mode.

 

La slow fashion dans son dressing 

Intégrer un mode de consommation plus éthique et modéré n’est pas si difficile. Qui dit consommation raisonnée, ne dit pas austérité ! Au contraire, il y a de nombreuses vertus à consommer moins et mieux, dont celle d’avoir la certitude de faire du bien à la planète et de respecter les hommes et les animaux.  

La première chose pour incarner la slow fashion est de se demander si tel ou tel vêtement nous rend heureux. Si oui, pourquoi ? Est-ce un souvenir ? Une forme ou une couleur particulière ? La rareté ? En vous posant ces questions, vous aurez probablement conscience que peu de vêtements vous rendent véritablement heureux et vous chérirez d’autant plus ceux pour qui c’est le cas.

Privilégier le slow wear c’est  : 

  • Acheter local : porter des vêtements conçus en France et en Europe. 
  • Prendre soin de ses vêtements : évitez de trop laver vos vêtements et respectez les instructions de lavage et d’entretien. Ils dureront plus longtemps, ce qui est à la fois positif pour vos finances et la planète ! 
  • Regarder attentivement les étiquettes : vérifiez les inscriptions des étiquettes, comme les labels (GOTS et Oeko Tex), les lieux de production et les matières utilisées. 
  • Privilégier les vêtements de seconde-main : avant d’acheter neuf, vérifiez sur des plateformes, comme Vinted, si vous pouvez trouver le vêtement désiré en seconde main. Vous seriez surpris des pépites que l’on peut dénicher ! 
  • Trier : faites un grand tri ! D’une part, c’est feng shui et d’autre part, cela permettra d’éliminer les pièces que vous ne mettez pas pour, par exemple, en faire don à des associations qui luttent contre la pauvreté. 
  • Une garde robe minimaliste remplie de basiques : les basiques sont indémodables et s’accordent avec tout ! Notre conseil ? Un maximum de basiques et quelques pièces originales pour pimper vos tenues. 
  • Accepter d’acheter plus cher mais plus juste : c’est indéniable, la mode responsable est plus chère que la fast fashion. Les raisons ? Elle est made in France ou Europe, ce qui signifie qu’elle rémunère ses ouvriers à des tarifs équitables et utilise des matières nobles. En contrepartie, elle garantit une durée de vie bien meilleure, ce qui signifie des économies à la clé ! 

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